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Pratiques collectives et nouveaux médias

Ces propositions d'expériences de création collective, collaborative et participative s'appuient sur les propriétés « reliantes » des appareils numériques mobiles (smartphones et tablettes) conçus principalement pour échanger, communiquer et permettre de rester en lien avec autrui, que l’on soit proche ou éloigné géographiquement (Desjardins, 2019). Bien que le désir de collectif dans l’acte de création ait précédé l’avènement des technologies numériques, Kester (2011) note que l'apparition des nouveaux médias a renforcé ce type de pratiques. À l’ère des réseaux, la dimension interactive s'est intensifiée, conduisant à la création d’œuvres caractérisées par leur jouabilité. De plus, alors que la galerie ou le musée supposait un public souvent connaisseur et intéressé, les nouvelles modalités induites par le web permettent à une multitude de personnes aux profils divers de participer.

Dans cette même optique, les différentes expériences de création conçues dans le cadre de la formation des futurs enseignant·e·s généralistes prennent ainsi la communication comme matériau de création (Boissier, 2008). L'objectif principal était de travailler la relation comme forme esthétique. Par ailleurs, un autre matériau investi est la matière brute de l’existence, le quotidien des étudiant·e·s. Dans le cadre de la création participative (Helguera, 2011), diverses démarches de création ont été expérimentées à la HEPVaud, mettant en jeu ces dynamiques et se construisant sur la structure explicité ci-dessous.

Dans un premier temps, un protocole artistique à réaliser seul·e ou par groupe est proposé, invitant les participant·e·s à récolter diverses données avec des appareils numériques mobiles et à les mettre en commun sur une plateforme web ou de stockage (Padlet ou Drive). Ensuite, les étudiant·e·s et moi-même utilisons ces données pour les scénariser et les mettre en forme (principalement sous forme de pages web). Ce processus se termine généralement par le don, par chaque groupe, de la scénarisation finale aux participant·e·s ayant fourni les ressources visuelles, sonores ou littéraires. Voici ci-dessous quelques références culturelles de pratiques participatives à l'ère des réseaux sociaux et l’exemple de quelques expériences menées à la HEPVaud, mettant en scène à divers degrés les notions de création collective, participative et interrogeant la notion d’auteur·e.

Quelques références culturelles

Le collectif d’artistes Lili range le chat propose en 2007 à des artistes européens et d’Ouzbékistan via un blog conçu spécifiquement pour l’occasion, des dictons de différentes cultures comme "avoir des oursins dans la poche" ou "être sur le fil du rasoir » Sur la base de ces diverses amorces, les artistes postaient des réponses vidéo (réalisées avec leur smartphone) qui ont permis de composer à la fin du projet un film collaboratif nommé Films Dominos, Tashkent .

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Sophie Lambert travaille dans le domaine de la photographie, de la vidéo, du documentaire et des réseaux sociaux. Ses œuvres questionnent le corps et l'identité tant dans sa valeur individuelle qu’universelle. Sa démarche est systématiquement participative.

Irvin Anneix propose à des adolescent.e.s diverses collaborations souvent via des plateformes de partage (Whatsapp, Youtube) et inscrit souvent ces projets dans des établissements scolaires. Dans l’œuvre Objets de mémoire (2021), par exemple, il travaille avec 10 classes de collégiens de la Drôme à travers un dispositif de résidence on line. Lors de ce projet, l’artiste a proposé aux élèves d’interviewer leurs grands-parents et de réaliser une vidéo autour d’objets leur ayant appartenu. Dans un deuxième temps, l’artiste a invité chaque élève d’utiliser ces matériaux documentaires pour les transformer en objet de fiction afin de pouvoir s'approprier son histoire familiale, son héritage.

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